Lausanne- Sion-Naters-Urlichen- Nufenen- Fait

7 août 2019

Me voici à Ülrichen, au milieu des montagnes à la Nufenenstrasse 56, où Elias m’a prêté un bout de pelouse pour mettre ma tente. La journée a commencé tout doucement, depuis Naters mais très vite après quelques kilomètres, j’ai eu bien des difficultés à trouver mon chemin. Je suis monté en direction de Grengiols alors que je devais aller de l’autre côté de la vallée, en rebroussant chemin, j’ai croisé un cycliste qui m’a dit : “ Salut, mais c’est François vé !”, ça m’a fait bizarre et en même temps j’étais content de cette reconnaissance. J’ai retrouvé le bon chemin et à partir de là, la pente qui m’attendait m’a fait passer un grand moment de solitude, 500 mètres qui m’ont pris toute mon énergie. Heureusement, je suis arrivé en dessus de Fiesch sur un haut plateau qui se trouve à 1300 m, quel bel endroit, quels jolis villages, le Rhône aux couleux bleu-vert comme un torrent, sublime vallée d’un vert chatoyant. J’adore…

Voilà déjà deux matins, où en me levant et en me préparant, des pensées, des doutes viennent et remettre en question le pourquoi du voyage et plus la journée passe plus je me sens bien et juste. Ce soir, c’est la première nuit sous tente demain c’est le Nufenen. On vient m’aider du coup ça me rassure car en arrivant ce soir je l’ai essayé sur 1 km à 8 %et c’était limite.

Il y a trois jours de cela, je suis parti de Lausanne sous la pluie, une pluie qui ne m’a quitté qu’à Matrigny et pas une pluie irlandaise, ça roillait grave. La capote du vélo n’est pas très étanche alors j’ai dû essorer l’eau tous les 5 kms, m’abritant sous un pont ou à l’avant d’un toit. J’étais tellement content de cette pluie. J’avais vu deux jours avant de partir la rivière “Le Nozon“ vers Romainmôtier, presque sec, elle me faisait mal au cœur.

Alors lui, il a tout compris ou alors, je lui ai vraiment fait pitié…Ce matin, après cette première nuit sous tente, je suis allé prendre un petit déjeuner dans un restaurant à Ulrichen, histoire de me donner du courage pour la montée du col. Je lui (au serveur) ai demandé combien coûtait le petit déj ? 18 frs, alors après réflexion, je lui ai juste dit que j’allais prendre un café avec un pain aux amandes car il n’y avait pas de pain au chocolat. Et quelques minutes plus tard, il m’a apporté un petit pain avec une pâte à tartiner au chocolat et il m’a dit, voulez-vous encore un café ? Bref, il m’a offert un café, un pain aux amandes, la pâte à tartiner et le p’tit ballon…

 

Après ce petit déjeuner, je me suis senti bien, peut-être parce que des amis venaient m’aider pour ce premier col. La montée dans le brouillard fut magnifique et comme j’avançais bien, je n’ai pas eu le moindre doute d’arriver au sommet, nous avons vu une marmotte et le brouillard donnait à ces sublimes paysages encore plus de magnétisme, comme si les montagnes bougeaient. Quel plaisir ! Quelquesfois je me demande, si je fais de la musique pour faire du vélo et vivre ces moments ou alors si je fais du vélo pour faire de la musique…

Cela fait depuis lundi que je mange des pâtes avec des tomates et au restaurant du Nufenen, j’ai réussi à en prendre encore, et ce soir également…  j’ai un petit réchaud et c’est si simple de cuire des nouilles chinoises.

Là, je me trouve à Faido dans un camping, je suis arrivé après une longue descente de 32 km, j’ai été extrêmement prudent car la fatigue était bien présente. En regardant les pentes que je descendais, je n’avais pas du tout l’envie de les remonter dans 4 jours, juste après mon concert à Lugano… on verra dimanche.

Cet après-midi avant de descendre sur Airolo j’ai fait quelques chansons avec un public de motard et de voiture dont certains me prenaient en photo, comme s’ils avaient vu une marmotte, autrement le public a été principalement Belge…

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